L’année 1990 voit la sortie très médiatisée de l’opéra Nelligan, sur une musique d’André Gagnon et un livret Michel Tremblay. Dans la distribution : Jim Corcoran, Louise Forestier, Renée Claude, Yves Soutière, Michel Comeau, Daniel Jean, Marie-Jo Thério. Dans cet opéra, le protagoniste « est un héros exemplairement québécois » engagé dans une « quête prométhéenne de la poésie » et, en tant que tel, dangereux pour l’ordre social parce que rebelle, insoumis et irréductible. Reprenant la thèse de Jean Larose, Tremblay « s’emploie à réduire le père Seers (Louis Dantin) au benêt qui aurait voulu faire connaître des poèmes édifiants et donner de Nelligan la vision d’un poète catholique » et attribue le malheur de Nelligan à une famille tiraillée entre deux cultures inconciliables ainsi qu’à l’amour « ambigu, vaguement incestueux »