Spinoza, Dieu et l’asile de l’ignorance

Le monde de Spinoza, c’est-à-dire le réel, n’a rien pour plaire. Aucun principe ne le régit, aucune morale ne le transcende, aucune providence ne l’ordonne. C’est un monde insensé, où le crime paie parfois et où la vertu n’a pas d’autre récompense qu’elle-même. Un monde absurde, enfin, que gouvernent des lois aveugles, et dont la mathématique dissout tous les mystères, mais pas l’énigme. C’est également un monde où chaque élément porte avec lui, comme un secret, l’ensemble des causes qui l’ont fait advenir, et où chacun se trouve en un lieu quelconque, égaré dans une substance qui le constitue tout entier. Pour avoir décrit cet univers dont l’homme n’est plus le centre, et que Spinoza dépouille de tout ce que, par faiblesse, nous avons la crédulité d’y voir, le philosophe prendra tous les coups, de l’insulte au poignard. Extraits du film “Le Choc des Titans“ Jean-Pierre Ferland
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