L’avertissement d’Eisenhower sur le complexe militaro-industriel (le 17 janvier 1961)

[INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES] À l’heure de prononcer son allocution d’adieu, Eisenhower et les habituels rédacteurs de ses discours, Ralph Williams et Malcolm Moos, choisissent de mettre l’Amérique en garde contre les effets pervers pour la démocratie d’une collusion incontrôlée entre armée, politique, science et industrie. Eisenhower commence sa Farewell adress en indiquant que la puissance matérielle et militaire n’est pas une fin en soi, mais qu’il importe de l’employer en faveur de la paix et de l’humanité en général. Il souligne également que la victoire contre le communisme ne s’obtiendra pas simplement en augmentant en permanence les moyens militaires, scientifiques et financiers. Le Président décrit ensuite l’omniprésence du complexe militaro-industriel dans la vie de chaque Américain, depuis la création d’une industrie d’armement permanente après la Seconde Guerre, mais appelle à ce qu’au plus haut niveau de l’État, les dirigeants puissent se prémunir contre les pressions indues que ce complexe pourrait exercer sur les décisions politiques. Un équilibre, dit-il, doit être conservé entre les exigences de la sécurité et celles de la liberté, par l’exercice d’une citoyenneté engagée. Par ailleurs, il formule une autre mise en garde : éviter la toute-puissance d’une élite technico-scientifique qui, elle aussi, tenterait d’influer sur l’État à son avantage ou monopoliserait le champ du savoir et aboutirait ainsi à la mort de toute recherche désintéressée. Enfin, dans une dernière partie de son discours, Eisenhower effleure deux thèmes qui, aujourd’hui encore, sont cruciaux : l’utilisation raisonnable et rationnelle des ressources naturelles, donc l’idée de développement durable, et la recherche d’une paix réelle passant par le respect de chaque partenaire, qu’il soit une grande ou une petite puissance, et par un désarmement général et progressif. Broquet, H., Lanneau, C., et Petermann., S. « DWIGHT D. EISENHOWER, 17 JANVIER 1961 ». Les 100 discours qui ont marqué le XXème siècle. André Versaille éditeur.
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