Georges Bernanos : Que retenir de Georges Bernanos ? avec François Angelier (France Culture)
Georges Bernanos : Que retenir de Georges Bernanos ? avec François Angelier (France Culture). Photographie : Georges Bernanos à Tunis en 1947 © Famille Bernanos. Diffusion sur France Culture le 15 novembre 2021. Émission “Sans oser le demander“ par Matthieu Garrigou-Lagrange. Georges Bernanos est un écrivain français, né en 1888 et mort en 1948, qui s’est fait connaître avec “Sous le soleil de Satan“, en 1926, et “Journal d’un curé de campagne“, en 1936. Ses positions politiques, indéfendables la plupart du temps, font de lui une figure paradoxale. Georges Bernanos était un homme pétri de contradictions. Antisémite, catholique revendiquant un “catholicisme sanguin et médiéval“, royaliste et parfois favorable au fascisme, ses positions politiques en font une figure hautement controversée. En effet, malgré ces vues conservatrices et cet attrait pour la violence, il a dénoncé sans relâche le régime de Vichy. Pareillement, au sujet du mot “antisémite“, il a fini par dire cette phrase incompréhensible : « Ce mot me fait de plus en plus horreur, Hitler l’a déshonoré à jamais. » Pour comprendre cet auteur au parcours jonché d’irrégularités, il faut remonter à son enfance et à ses débuts dans le militantisme. En1906, il est séduit par la personnalité de Charles Maurras et soutient l’Action française. Il rejoint deux ans plus tard les Camelots du Roy, un groupe fraîchement constitué de jeunes gens qui vendent la revue “L’Action française“ dans les rues afin de préparer leur “coup“, rien de moins que le renversement de la République. Bernanos, encore étudiant en droit et en lettres, se retrouve inculpé pour avoir fessé un professeur d’histoire de la Sorbonne et prend dix jours de prison. Pendant son incarcération, il rédige et publie son premier article intitulé “Les effets du préjugé démocratique dans le monde des lettres“. Il dénonce dans ce texte le célèbre romancier Marcel Prévost pour son soutien à l’égard de Dreyfus. Et enfin, pour compléter le tableau de ce romancier dont les vues sont si souvent injustifiables, il faut rappeler qu’il voyait dans les combats de la Première guerre mondiale, une “danse de sauvages“ fascinante... bien qu’il ait été victime d’assauts d’obus. Nommé directeur d’assurances à La Nationale aux départements de l’Est en 1922, il commence véritablement à écrire. “Sous le soleil de Satan“ paraît en 1926 et nous immerge dans le petit monde provincial d’un village artésien, tandis que “L’Imposture“, publié un an plus tard, est un roman “parisien“, initialement intitulé “Les ténèbres“, qui donne une nouvelle fois à la figure cléricale un éclairage tragique et religieux. Antonin Artaud en personne lui enverra une lettre d’admiration pour ce roman. En mars 1946, il publie “Monsieur Ouine“ et refuse la même année et pour la troisième fois, la Légion d’honneur.
L’invité : François Angelier, producteur à France Culture de “Mauvais genres“, écrivain spécialiste de ce qu’il nomme les “francs-tireurs du catholicisme“ tels que Ernest Hello, Huysmans, Léon Bloy, Paul Claudel, Louis Massignon, Simone Weil mais également Georges Bernanos, au sujet de qui il a publié, aux éditions du Seuil, une biographie intitulée “Georges Bernanos, la colère et la grâce“ en septembre 2021.
Source : France Culture
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