Hiver, Danielle Messia

Hiver Il neige sur la ville, petits flocons timides, petits baisers humides de la neige tranquille, des ombres qui circulent dans le jour qui se lève comme des somnambules emmêlés dans leurs rêves, l’enfance qui te happe, La nostalgie qui frappe à la porte engourdie des souvenirs enfouis dans le drap de l’oubli. La rue coule tranquille comme un fleuve apaisé, aucune automobile n’est venue la troubler sous tes pas les empreintes ont frayé une sente, un pont que l’on emprunte entre deux berges blanches ça sent la mandarine et la tiédeur câline, petit nid douillet où tu te blottissais quand l’hiver arrivait. La blancheur infinie te fascine et te saoule coulée dans le grand moule de la terre endormie, petites villes aimables, vertige de bonheur, étreinte inexplicable qui te saisit le coeur, ça sent la fête enfuie dans l’ombre de nos nuits, elle entre sans frapper, tout se met à briller, tout se met à tinter. L’aurore s’est durcie dans un mur de cristal, on la croirait surgie d’un monde boréal, toutes les notes roses se sont mises à jouer, il y a dans chaque chose un air d’éternité Ca sent la fête enfuie dans l’ombre de nos nuits, elle entre sans frapper, tout se met à briller, tout se met à tinter, tout se met à briller, danser...
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