La conjuration antichrétienne 6 - La révolution, une des époques du monde

Vous trouverez ici tous les chapitres que nous mettons progressivement en ligne de “La Conjuration antichrétienne“. Cette œuvre approuvée par le Pape Saint PIE X nous éclaire plus que jamais sur la situation actuelle Aux débuts du XIXe, siècle, on pouvait croire que la Révolution française avait été principalement une révolution politique et que cette révolution accomplie, la société allait reprendre son assiette. On ne peut plus avoir cette illusion aujourd’hui, même à ne considérer la Révolution que dans sa première période. Comme l’a dit M. Brunetière : « La grandeur des événements y déborde et y dépasse en tous sens la médiocrité de ceux qui s’en croient ou qu’on en croit les auteurs. La disproportion est prodigieuse entre l’oeuvre et les ouvriers. Un courant plus fort qu’eux les entraîne, les emporte, les roule, les brise... et continue de couler. » Lorsque le duc de la Rochefoucault-Liancourt réveilla Louis XVI pour lui annoncer la prise de la Bastille, le roi demanda : « C’est donc une révolte ?» Le duc répondit : « Non, sire, c’est une révolution ». Il ne dit point assez, c’était non une révolution, mais la RÉVOLUTION qui surgissait. Ce qui apparaît à première vue dans la Révolution, ce que de Maistre y vit et y signala dès le jour où il se mit à la considérer, et ce que nous voyons à l’heure actuelle avec plus d’évidence encore, c’est l’ANTICHRISTIANISME. La Révolution consiste essentiellement dans la révolte contre le Christ, et même la révolte contre Dieu, bien plus, la négation de Dieu. Son but suprême est de soustraire l’homme et la société au surnaturel. Le mot LIBERTÉ, dans sa bouche, n’a point d’autre signification : liberté pour la nature humaine d’être à elle, comme Satan a voulu être à lui et cela, comme nous l’expliquerons plus loin, à l’instigation de Lucifer qui veut recouvrer la suprématie que la supériorité de sa nature lui donnait sur la nature humaine, et dont l’a évincé l’élévation du chrétien à l’ordre surnaturel. Et c’est pour quoi Joseph de Maistre a très justement caractérisé la Révolution par ce mot « satanique ». « Sans doute, la Révolution française a parcouru une période dont tous les moments ne se ressemblent pas; cependant, son caractère général n’a point varié, et dans son berceau même elle prouva ce qu’elle devait être. » « Il y a dans la Révolution un caractère satanique qui la distingue de tout ce qu’on a vu et peut-être de tout ce qu’on verra. Elle est satanique dans son essence ». Pie IX, en 1849, a dit, - nous avons déjà rappelé ces paroles - avec plus d’autorité encore : « La Révolution est inspirée par Satan lui-même; son but est de détruire de fond en comble l’édifice du christianisme, et de reconstruire sur ses ruines l’ordre social du paganisme. » Après nos désastres de 1870-1871, M. de Saint-Bonnet disait : « La France travaille depuis un siècle à évincer de toutes ses institutions Celui à qui elle doit Tolbiac, Poitiers, Bouvines et Denain, c’est-à dire Celui à qui elle doit son territoire, son existence ! Pour lui marquer toute sa haine, pour lui taire l’injure de l’expulser des murs de nos villes, la secte excite, depuis 1830, une presse odieuse à guetter l’époque de la fête de ce « Christ qui aime les Francs », de Celui qui s’est fait « Homme pour sauver l’homme, qui s’est fait Pain pour le nourrir ! » Et il conclut : « Et la France demande la cause de ses malheurs ! » A la haine du Christ que l’on n’eût point crue possible au sein du christianisme, se joint la révolte directe contre Dieu . Il y a des raisons de croire que cette révolte contre Dieu n’a pu avoir lieu même dans l’ardeur du grand combat entre Lucifer et l’archange saint Michel. Il faut l’esprit borné de l’homme pour s’élever contre l’Infini. Il y faut aussi la corruption et l’extrême bassesse du coeur. Ce qui ne s ’était point vu se voit aujourd’hui « La R évolution, c’est la lutte entre l’homme et Dieu; ce veut être le triomphe de l’homme sur Dieu. Voilà ce que déclarent ceux qui disent qu’à l’heure actuelle il s’agit de savoir qui l’emportera de la Révolution ou de la Contre-Révolution. Aussi, M. de Saint-Bonnet, ne dit rien de trop, il ne dit peut-être point assez, lorsqu’il affirme que « le temps présent ne peut être comparé qu’à celui de la révolte des anges. » Et conséquemment, de Maistre, de Bonald, Donoso-Cortès, Blanc de Saint-Bonnet, d’autres sans doute s’accordent à dire : «Le monde ne peut rester en cet état. Ou il touche à sa fin, dans la haine de Dieu et de son Christ que l’Antéchrist rendra plus générale et plus violente; ou il est à la veille de la plus grande miséricorde que Dieu ait exercée en ce monde, en dehors de l’acte Rédempteur.
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