Crise totale, Frédéric LORDON — note de blog,

Audio de Crise totale, billet posté le par Frédéric LORDON sur son blog hébergé par Le Monde diplomatique, “La Pompe à phynance“ : Frédéric Lordon y traite du refus du Président de la République de reconnaître le résultat des urnes en nommant la Première Ministre que propose le Nouveau Front Populaire, et de la situation de crise totale qui découle de la triple faillite à laquelle nous assistons : 1. La médiation politique institutionnelle refuse désormais de tenir compte des élections et, dans sa volonté de se maintenir à tout prix au pouvoir, elle méprise la déontologie démocratique et l’esprit des lois, en s’appuyant sur la lettre et les ambiguïtés des institutions pour en contourner le sens — garder pendant des semaines aux responsabilités un gouvernement battu dans les urnes ; permettre à des ministres de voter comme députés, etc. 2. La médiation médiatique avalise sans broncher toutes les transgressions présidentielles et gouvernementales, et n’organise plus de façon convenable le débat public. Seule prévaut la défense des intérêts de la bourgeoisie de pouvoir, et tous les procédés de malhonnêteté et de propagande les plus sidérants de grossièreté sont employés continuellement, au grand jour. 3. La médiation syndicale, normalement chargée (lorsque les précédentes médiations ont failli) de mettre la multitude en mouvement pour réactiver le fondement pré-institutionnel de la légitimité politique, a failli également. Elle s’est engoncée dans des logiques de gestion et d’accompagnement qui l’ont rendue trop bien élevée pour oser renverser la table, comme la passivité et la défaite cuisante de l’Intersyndicale lors de la réforme des retraites, avec son incapacité à tirer profit du bouillonnement d’énergie politique qui animait le pays, l’ont amplement démontré l’an dernier. Face à ce verrouillage de toutes les voies institutionnelles ordinaires, la solution ne pourra prendre que depuis un point d’ignition hors-institutions. Les syndicats de terrain les plus combatifs d’une part (ceux qui n’attendent pas l’onction des confédérations), les élans populaires de type Gilets jaunes d’autre part (ceux qui prennent la rue sans demander l’autorisation), offrent l’idée du genre d’explosion spontanée qui va devoir se produire tôt ou tard. SOMMAIRE 0:00 Titre et introduction 2:25 “Démocratie“ de confiscation 5:08 Médias de fascisation 10:08 Syndicalisme de gestion 14:58 Irruption 18:01 P.S. Olympisme, macronisme & cérémonies
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