BNM TV N°69 : Suite du procès des 9 camarades à Niort - 28/11/23

Après 13h d’audience, le président du tribunal a annoncé que le délibéré du procés du mouvement anti-bassines serait rendu le 17 janvier 2024 à 8h30. Le procès du 28 novembre s’est tenu dans un contexte d’intenses pressions du pouvoir exécutif et législatif pour criminaliser le mouvement écologiste en général et mettre un coup d’arrêt au mouvement anti-bassines en particulier. De la Commission d’Enquête Parlementaire formatée pour dédouaner le gouvernement de sa responsabilité écrasante dans la répression sanglante de Sainte-Soline, aux appels du garde des Sceaux à en finir avec la « petite musique de la désobéissance civile » et à judiciariser systématiquement et en priorité les mobilisations écologistes, en passant par les désignations diabolisantes du ministère de l’intérieur sur les « écoterroristes », le terrain avait été largement préparé pour l’attaque du parquet sur le mouvement anti-bassines au tribunal de Niort. Sans surprise, celui-ci a fait le job à minima en bricolant avec quelques pièces maîtresses aussi fiables et objectives qu’un article du Point, et s’est lancé dans un réquisitoire dont l’objectif était explicite : s’essayer à un nouveau biais pour que les mobilisations cessent. Après les interdictions systématiques de toutes les mobilisations jusqu’aux rassemblements devant les tribunaux, les grenades et les séries de poursuites sur les , il s’agissait désormais de s’attaquer à quelques personnes visibles, en espérant faire passer le goût à toutes les autres de « s’organiser » pour défendre l’eau et la biodiversité. Les peines d’exclusion des Deux-Sèvres pendant 3 ans demandées hier par le parquet sont la traduction emblématique de cette volonté d’étouffer. Le fait d’interdire pendant des années à des personnes profondément engagées dans un mouvement et qui en portent régulièrement la parole de se rendre sur le territoire où ce mouvement se déploie, fusse-t-il de la taille d’un département entier, n’est ni plus ni moins qu’un bannissement politique. Demander des peines de prison de 6 à 12 mois pour avoir supposément participé à l’« organisation d’une manifestation », fruit du travail et de l’engagement de milliers de , est un parti-pris répressif extrêmement inquiétant vis à vis des libertés publiques et syndicales dans ce pays. Quand un mouvement écologiste et paysan dérange, la réponse du pouvoir est claire dorénavant : couper les liens militants, syndicaux, amicaux, les attachements profonds et intimes aux territoires que l’on défend, les mettre en exil ou les incarcérer. Mais les témoins – scientifique, juriste, paysan, spécialiste des institutions de gestion de l’eau, observatrice de la LDH - avaient heureusement pu détailler - avant ce réquisitoire - la grave menace pour la biodiversité que représentent les bassines, les conflits d’intérêt et la dérive institutionnelle qui en structurent systématiquement la construction, l’insuffisance des recours juridiques alors que même les bassines dont l’illégalité est avérée ne suscite ni peines, ni remise des terrains en état, les choix délibérés de maintien de l’ordre qui ont causé les centaines de blessé.es. Nos avocats ont rappelé à la cour que la vie humaine primait sur les biens et ont mis en avant l’état de nécessité à agir quand on fonce ainsi droit vers l’enfer climatique. Ils et elles ont mis en exergue le danger profond pour l’exercice du droit à manifester dans ce pays que représenterait la condamnation de « porte-paroles » et ont démonté point par point l’impressionnisme juridique du dossier. A l’extérieur du tribunal, les soutiens ont annoncé qu’il n’était de toute façon pas question d’arrêter ainsi ce mouvement populaire et annoncé la prochaine méga-mobilisation anti-bassines des 20 et 21 juillet prochain, en allant jusqu’au pied de l’une d’entre elle en Vendée lors d’un nouveau méga-bassine tour. A 23h et alors que la foule chantait encore à tue-tête devant le tribunal, les prévenus ont transmis leur déclaration commune qui a clôturé le procès : 🥁 Le délibéré du procès du mouvement anti-bassines sera rendu le 17 janvier 2024. Une excellent bd-récit du procès avec les punchlines de la journée : Les directs réalisés depuis le patronage laïque sur la journée sont disponibles ici : @collectifbassinesnonmerci4941/streams
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