Témoignage de Liliane Riedler, survivante du Ghetto de Varsovie.

Liliane Riedler est née Alter le 15/08/1930 à Varsovie (Pologne). Elle est la fille unique d’une famille aisée dont le père Chil est négociant grossiste et la mère Héléna est institutrice. En 1940, après l’occupation allemande, la famille est internée dans le petit ghetto de Varsovie. Liliane est témoin de la vie terrible dans le ghetto, mais elle est relativement privilégiée. Elle ne manque pas de nourriture. Elle est vaccinée contre le typhus, et poursuit sa scolarité avec un groupe de jeunes de son âge dans un appartement situé en face de la maison de Korczak. Le père travaille dans une usine de textile pour les Allemands. Début juillet 1942, des sélections pour la déportation vers Treblinka ont lieu régulièrement. Lors de l’été 1942, Liliane et sa mère sont arrêtées et emmenées à l’Umschlagplatz, la grande place où ont lieu les déportations. Elles seront sauvées grâce à un policier juif, fiancé d’une cousine, qui les transporte hors de l’Umschlagplatz dans une charrette à cadavres. En février 1943, grâce aux relations de son père, un contact a été établi avec Janina Stupnicka et sa fille Anna. Janina Stupnicka, catholique, vit dans la Varsovie « aryenne « et travaille dans le ghetto comme gestionnaire d’immeubles. Elle dispose d’un laisser passer pour entrer et sortir du Ghetto. Liliana et la fille de la gestionnaire Anna sont sorties du Ghetto sans être repérées et ont rejoint l’appartement familial de Jolibouz. En avril 1943, la mère de Liliane réussit à sortir du ghetto et revoit sa fille quelques jours avant de disparaître. Le père de Liliane, engagé dans la résistance du ghetto dans la mouvance bundiste, sera déporté dans le camp de travail de Trawniki . Ce camp sera liquidé par les allemands avant l’arrivée des Russes et le père fusillé. En août 1944, lors de l’insurrection de Varsovie, Liliane s’enfuit avec la famille Stupnicka et se retrouve quelques mois dans une maison vers Cracovie. La vie est très dure, la famille Stupnicka ne peut plus s’occuper de Liliane. Janina Stupnicka la laisse seule en lui donnant l’adresse d’une de ses sœurs. Liliane trouvera refuge par la suite dans une maison d’orphelins juifs à Otwock. Liliane est enfin heureuse. En juillet 1946, Liliane part à Paris, recueillie par des tantes qui ont appris sa survie par les listes de la Croix rouge. En 1950, Liliane rencontre son mari Jerzy, lui-même rescapé de Cracovie, seul survivant de sa famille. Le titre de Juste parmi les Nations sera décerné à Janina et Anna Stupnicka en 1984 par Yad Vashem.
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