Éleveurs et animalistes : dépasser le clivage pour construire les solutions ensemble
Virginia Markus est une militante animaliste de longue date, et elle a fondé le sanctuaire Co&xister qui accueille des animaux rescapés de boucherie.
Stéphane Baud a été éleveur durant 17 ans. Il s’est lancé dans l’élevage par amour des animaux et de la bonne nourriture, et il a arrêté l’élevage pour les mêmes raisons. Envoyer ses animaux au couteau n’était plus une option pour lui. Dans son cheminement, professionnel et personnel, il a pu compter sur l’aide et le soutien sans faille de Virginia. En plus d’accueillir Maya et Hippie, les deux dernières vaches de Stéphane sur le sanctuaire, elle lui a donné l’impulsion pour renouer avec ses rêves.
Aujourd’hui, par amour des animaux et de la bonne nourriture, Stéphane et son épouse Valérie ont créé Aux Pains Sans Peine, une boulangerie pâtisserie 100% végane avec laquelle ils régalent tous les palais grâce à leurs bons produits traditionnels et à leurs créations inédites.
Cette rencontre d’humaine à humain entre Virginia et Stéphane, deux personnes que tout opposait en apparence, a permis de faire émerger le mouvement de la TransFARMation en Suisse romande : le mouvement des éleveurs qui se reconvertissent, aidés par des sanctuaires, car ils ne veulent plus envoyer leurs animaux à l’abattoir.
En Suisse alémanique, ce sont plus de 130 éleveurs qui ont déjà franchi le pas, aidés par le sanctuaire Hof Narr, et en Suisse romande, 13 éleveurs ont déjà fait appel à Virginia et à son association Co&xister pour emboîter le pas à Stéphane.
En juin 2023, alors que la France doit revoir sa politique agricole dans l’année, l’Association Végétarienne de France a invité Virginia et Stéphane à l’Assemblée nationale, sous le parrainage des député.e.s Gabriel Amard et Anne-Stambach-Terrenoir, pour venir témoigner de leur expérience.
En effet, cette expérience est reproductible en France, elle est souhaitable et souhaitée, puisque plusieurs éleveurs français ont déjà contacté Virginia pour lui demander un accompagnement à la reconversion.
Jusqu’à présent, elle avait dû décliner, par manque de temps et de présence dans l’Hexagone, mais grâce à une réorganisation de Co&xister et aux liens noués lors de cette rencontre, les choses sont susceptibles d’évoluer, pour permettre aux éleveurs Français d’avoir eux aussi une porte de sortie à ce système d’exploitation délétère.