Ce film documentaire de Matt Walsh est aussi mauvais qu’il est intéressant. Les raisons sont expliquées dans un texte publié sur le site (ici :) dont voici un extraut :
[...] en fin de compte, l’idéologie des conservateurs à la Matt Walsh est un miroir parfait de l’idéologie des tenants du transgenrisme. Tandis que, pour les premiers, si vous êtes une femme, alors vous devez aimer faire la cuisine, la vaisselle, le ménage, mettre de jolies robes romantiques, la couleur rose, les enfants, etc. ; pour les seconds, si vous aimez faire la cuisine, la vaisselle, le ménage, mettre de jolies robes romantiques, la couleur rose, les enfants, etc., alors vous devez être une femme. D’un côté le sexe détermine le genre, de l’autre le genre détermine le sexe. Et c’est de l’association rigide d’un genre au sexe qu’est issue l’association rigide d’un sexe au genre.
Ainsi que le formule Victoria Smith dans un article intitulé « Mecspliquer ce qu’est une femme » publié sur le site du magazine britannique The Critic le 10 juin 2022 :
« Le problème, selon moi, c’est que Walsh ne reconnaît jamais le rôle que ses propres croyances – rigides et oppressives – jouent dans la création et la perpétuation de cette situation.
Il va trouver de nombreuse personnes convaincues que le seul moyen d’éviter d’imposer des normes sociales délétères aux individus sur la base de leur corps sexué, consiste à prétendre que nous ne savons pas définir ces corps ou que nous ne pouvons pas leur attribuer la moindre signification sociale. Pourtant, il ne laisse entendre à aucun moment que l’on ne devrait pas imposer ces normes, ou que ses propres fantasmes de rose/bleu (fille/garçon), vis-à-vis de l’enfance et de l’adolescence, conduisent celles et ceux qui ne s’y conforment pas à se sentir “inadaptés”.
“Donnez à mon fils un pistolet à air comprimé et ce sera à peu très tout le soutien émotionnel dont il aura besoin”, songe-t-il en arrière-plan d’une fête d’enfants lors de laquelle tous les garçons sont en blue-jeans et toutes les filles en princesses roses. “Ma fille, par contre… J’ai entendu des gens dire qu’il n’y avait pas de différence entre les hommes et les femmes. Ces gens sont des idiots.”
Hmm. J’ai trois enfants, tous biologiquement mâles, qui se sont tous amusés avec des maisons de poupées et des robes usagées. Deux d’entre eux ont de longs cheveux blonds à la Frozen, et je n’ai jamais acheté de pistolet à aucun d’entre eux (et aucun n’en a demandé).
Selon l’idéologie du genre version Walsh, je tends dangereusement vers l’effacement de toute définition cohérente de “mâle” et “femelle” — ou d’homme et femme. Il s’agit de l’image en miroir de toutes les absurdités de l’activisme trans. Walsh et les personnes qu’il interroge pour défendre sa vision associent le déni de la différence sexuelle avec le rejet des stéréotypes de genre. Tandis que les conservateurs de son genre pensent que nous devons nous résoudre à subir les stéréotypes ; les promoteurs de l’idéologie trans pensent que nous devons nous résoudre à subir la chirurgie. Les féministes pensent que nous ne devrions nous résoudre à subir ni l’un ni l’autre.
[…]
À la fin du film, après son odyssée du genre, Matt rentre chez lui pour retrouver sa Pénélope qui l’attend. Elle est, bien sûr, dans la cuisine, à lutter avec un bocal de cornichons.
“Qu’est-ce qu’une femme ?” lui demande-t-il.
“Un être humain adulte de sexe féminin — qui a besoin d’aide pour ouvrir ce pot !” répond-elle. Compris, mesdames ? Il défendra notre droit d’exister en tant que classe sexuelle tant que nous serons toutes d’accord pour admettre qu’elle est la plus faible.
En fin de compte, j’en ai juste marre du machisme. L’année dernière, j’ai parlé à l’une des fondatrices de Woman’s Place UK, qui m’a dit que les droits sexuels seront finalement mieux défendus par celles qui sont là pour “la victoire, pas la gloire”. Les personnes, principalement des femmes, souvent des lesbiennes et des femmes de couleur, qui font ce travail ennuyeux en coulisses, de compilation des données et de contestation des pratiques injustes une par une. Des personnes qui ne cherchent pas à réimposer d’autres croyances, tout aussi oppressives, concernant le sexe et le genre.
Il se peut que What is a Woman ? (Qu’est-ce qu’une femme ?) soit utile, en montrant à certaines personnes encore hésitantes que le problème est réel. Mais il pourra en pousser d’autres dans la direction inverse. Dans tous les cas, les femmes elles-mêmes ne seront pas remerciées pour tout leur travail acharné et tous les risques avérés qu’elles prennent.
Après tout, c’est ça, être une femme. »
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