La Danse Macabre de l’église de La Ferté-Loupière

LE CHEMIN DE RONDE. Érigé à la fin du XVe siècle sur les vestiges d’un premier édifice datant du tout début du XIIe siècle, dont subsistent le portail roman ainsi que les piliers de la nef, l’église Saint-Germain de La Ferté-Loupière présente un rare ensemble de peintures murales datant de la fin du XVe et du XVIe siècle. Le Dit des Trois Morts et des Trois Vifs précède une immense Danse Macabre qui déroule, sur près de vingt cinq mètres, son cortège de vivants escorté par la Mort. La rareté du thème – on ne retrouve que six danses macabres en France – et la qualité remarquable de ces œuvres font de l’église de La Ferté-Loupière un des attraits majeurs du département de l’Yonne. Le Dit des Trois Morts et des Trois Vifs précède la danse et introduit la réflexion : trois jeunes cavaliers sont surpris dans leur partie de chasse par la vision de trois morts qui leur font face de l’autre côté d’une croix. La vie est précaire, la mort peut être brutale, quels que soient le moment et la condition sociale. La Danse Macabre se compose de 42 personnages. Le conteur, assis, précède le défilé de couples mort/vif, qu’il enregistre sur un parchemin devant trois musiciens. Le pape ouvre le cortège de vivants escortés par la mort, religieux et laïcs représentant toute la hiérarchie sociale. Ces thème étaient très répandus aux XVe et XVIe siècles. Ainsi la Danse Macabre prend-elle toute sa signification dans cette moralité plurielle : la mort est universelle et inévitable ; elle est imprévisible ; elle rétablit l’égalité entre les hommes. Nul doute que la valeur artistique et symbolique de telles œuvres touchait profondément la sensibilité des fidèles rassemblés. Les peintures murales de l’église de La Ferté-Loupière nous offrent un précieux témoignage de la culture populaire et religieuse de l’époque. Aujourd’hui encore, cet ensemble aux couleurs chaleureuses de la Puisaye suscite l’émotion et fait de La Ferté-Loupière un haut lieu de l’art bourguignon.
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